Les maladies dentaires du lapin peuvent se développer à tout âge et sur n’importe quel individu. Pourtant, il existe de nombreux facteurs qui vont favoriser l’apparition de certaines de ces maladies et toucher préférentiellement certaines catégories de population. Tout d’abord, il est nécessaire de faire la différence entre les maladies d’origine congénitale et les maladies acquises. Dans le premier cas les problèmes dentaires font suite à une mauvaise conformation de la mâchoire ou de la qualité de la dent et touchent des individus plutôt jeunes (<1 an). Les maladies acquises se développe plutôt chez des individus d’âge moyen, entre 3 et 4 ans environ, et font suite à des anomalies chroniques dans l’entretien du lapin, et notamment à une alimentation inadaptée.
Le lapin est un animal hypsodonte, c’est-à-dire qui possède des dents avec une grande couronne dentaire et qui poussent en continue tout au long de la vie de l’animal. Le lapin est donc forcé d’user ses dents tout au long de sa vie pour que ce phénomène s’équilibre. L’usure régulière des dents est essentiellement permise par la mastication de fibres alimentaires avec des mouvements en rotation des mâchoires. L’alimentation joue donc un rôle central lorsqu’il s’agit de la santé des dents du lapin. Une alimentation pauvre en fibre va privilégier des mouvements masticatoires du haut vers le bas à l’origine d’une surpression sur les racines dentaires favorisant des anomalies de la pousse (déviation, agénésie, régression du bourgeon dentaire…) voire des infections des racines (infection simple, abcès, nécrose…). Sur chaque hémi-mâchoire supérieure, le lapin possède deux incisives (la principale et une petite vestigiale derrière), pas de canine (l’espace vide laissé par cette absence sur la mâchoire est appelé diastème), trois prémolaires et trois molaires. Sur chaque hémi-mâchoire inférieure, le lapin possède une incisive, pas de canine, deux prémolaires et trois molaires. Sur les races naines, chez qui le chanfrein est plus ou moins court, certaines de ces dents peuvent être atrophiées ou mal positionnées car la bouche est trop petite. De même, chez ces races, le prognathisme (mâchoires inférieures plus en avant que la supérieure et défaut d’affrontement des incisives) est une anomalie plus fréquente que chez les races au chanfrein plus long.
La maladie dentaire congénitale la plus fréquente est la malocclusion des incisives secondaire à un prognathisme plus ou moins prononcé. Elle est à l’origine d’une élongation anormale des incisives avec les incisives supérieures qui « bouclent » vers l’intérieur de la bouche et les inférieures qui partent vers l’avant ou remontent devant le nez. Ce mauvais positionnement empêche l’animal de se nourrir correctement. La malocclusion congénitale se développe dans les premiers mois de vie de l’animal et n’est pas toujours décelée à l’adoption. Lorsque la malocclusion se développe au-delà de 1 an, elle est en général plutôt acquise : à la suite d’un traumatisme unique (chute) ou répété (mâchonnements compulsifs des barreaux de la cage par exemple), d’une fracture d’une ou plusieurs incisives, suite à une élongation anormale des molaires qui entraine l’ouverture de l’angle d’occlusion et à terme entraine un défaut d’affrontement.
La malocclusion des molaires est une maladie acquise. L’origine communément admise pour cette maladie est, comme indiqué plus haut, un défaut d’usure des dents lié à un manque de fibres dans la ration alimentaire. Une autre hypothèse évoque une carence chronique en calcium et/ou en vitamine D qui serait à l’origine d’une fragilisation des zones d’insertion des dents et une dégénérescence des racines dentaires. Ces différents facteurs entrainent une déviation progressive de la pousse des dents et la création de pointes dentaires qui peuvent, à terme, blesser la langue ou les joues et créer des ulcères. Cela favorise également les infections dentaires pouvant aller jusqu’à l’abcès voire jusqu’à l’infection osseuse.
Concernant la malocclusion des incisives, le traitement d’urgence consiste à limer les dents sous anesthésie flash avec une lime rotative pour permettre à l’animal de remanger correctement ou de couper les dents à la pince. A court terme, l’extraction chirurgicale des incisives est conseillée car la malocclusion tend rapidement à s’aggraver et la fréquence des limages à augmenter (toutes les 6 à 3 semaines en moyenne). Pour une malocclusion des molaires, la prise en charge est différente puisqu’elle touche le plus souvent l’ensemble de la denture. Le traitement de choix est un limage dentaire sous anesthésie à répéter plus ou moins fréquemment en fonction de la gravité des lésions. Occasionnellement, une extraction dentaire peut être indiquée en cas d’infection d’une racine dentaire.
Pour les maladies congénitales, à part lutter contre la sélection des hypertypes dans les élevages, il n’y a pas de solution préventive. Dans le cas des maladies acquises, la prévention passe par une alimentation adaptée : foin à volonté, accès limité aux granulés, légumes verts fibreux quotidiennement. De plus une ration équilibrée en calcium et un accès à une source d’UV (contact direct au Soleil, lampe UV) peuvent être conseillé pour renforcer l’insertion des racines dentaires.
Question curieuse : Sans ses incisives, mon lapin peut-il encore manger ?
Oui ! Les incisives servent principalement à cueillir l’herbe. Même sans incisives le lapin pourra attraper sa nourriture avec ses lèvres et sa langue. Certains lapins peuvent avoir besoin qu’on leur coupe leur nourriture en petits morceaux pour les aider à manger, mais, dans la plupart des cas, les lapins opérés sont capables de remanger seuls juste après l’intervention.
Pour les Kids : Le sais-tu ?
- Les dents du lapin peuvent parfois changer de couleur en fonction de ce qu’il mange sans que ce soit considéré comme une maladie.
- Les incisives du lapin poussent en moyenne de 1cm par mois et les molaires environ de 6 à 8 mm par mois.
Références :
CROSSLEY DA. Clinical aspects of lagomorph dental anatomy : the rabbit (Oryctolagus cuniculus). J Vet Dent. 1995 ;12 :137-140.
JEKL V, HAUPTMAN K, KNOTEK Z. Quantitative and qualitative assessments of intraoral lesions in 180 small herbivorous mammals. Vet Rec. 2008 ;162 :442-449
30/11/2023 - Conseils du vétérinaire
22/11/2023 - Conseils du vétérinaire
Comment prendre bien soin de votre poule Depuis quelques années, la poule a le vent en poupe et elle colonise les jardins à la campagne comme en ville. Facilement apprivoisable et attachante, la poule est le nouveau NAC(1) (Nouveaux Animaux de Compagnie) de cette décennie. Habituellement achetée en jardinerie, de plus en plus de poules réformées des élevages intensifs font l’objet de sauvetage en vue d’une retraite paisible dans les poulaillers familiaux. Au-delà de l’envie de l’avoir dans le jardin, l’acquisition de cette volaille productrice d’œufs est souvent justifiée par le désir d’une alimentation plus saine et du développement d'une certaine autosuffisance.❖ Comportement et environnement :Les poules vivent en groupes hiérarchisés afin de garantir leur sécurité : la survie du groupe est dépendante de la bonne santé des individus qui le composent. Si un membre du groupe est malade, il représente un danger pour les autres. L’individu dominant peut alors faire preuve d’agressivité envers la poule jugée plus faible ou malade, allant du simple picage à la mise à mort. Il est donc nécessaire d’être vigilant vis-à-vis de ces comportements, et de séparer les individus plus faibles afin de les soigner et de ne les réintroduire dans le groupe qu’une fois rétablis. La hiérarchie est souvent remise en cause, notamment lors d’une nouvelle introduction ou lors de la mort d’un membre du groupe. Les poules communiquent entre elles grâce à tout un panel de vocalises pouvant exprimer une émotion, de la curiosité, un intérêt quelconque, pour appeler un/une congénère, pour alerter le groupe ou faire part d’un danger. L’observation de vos poules vous permettra à la longue de reconnaitre ces sons et de mieux les comprendre.Pour des raisons sanitaires et de bien-être animal, le lieu de vie des poules doit répondre à certains critères indispensables : offrir un espace suffisant, permettre le contrôle des paramètres d’ambiance, être facilement accessible pour faciliter le nettoyage et être adapté aux besoins spécifiques de la poule pour prévenir les maladies. L’espace de vie est séparé en deux, une zone intérieure (le poulailler) pour permettre à la poule de s’abriter, de se reposer, de se percher et de dormir, et une zone extérieure pour lui permettre d’avoir une activité physique.Idéalement, le poulailler doit être équipé de perchoirs en bois placés à environ 50 cm du sol, de pondoirs installés dans la partie la plus sombre du poulailler (2 pondoirs pour 4 poules). L’espace doit être adapté au nombre de poules pour limiter les sources de stress et d’agressivité et pour des raisons hygiéniques. Un sol facile à nettoyer et désinfecter, comme le bois ou le béton, est préférable. Enfin, la présence d’un système de ventilation (volets, grilles d’aération…) permettra d’avoir un certain contrôle de la température et de la qualité de l’air en cas de besoin.La partie extérieure doit offrir au minimum une surface de 4m² par poule, idéalement enherbée, et offrir des zones d’ombres et des abris pour se protéger des attaques de prédateurs tels que les rapaces. La présence d’un bain de sable est également importante pour leur confort. Le point d’eau et l’aire d’alimentation doivent être le moins possible accessible aux oiseaux sauvages.❖ Particularités physiologiques :La poule a une espérance de vie de 10 à 12 ans en moyenne. Il existe de nombreuses races de poules aux gabarits très variés, allant de quelques centaines de grammes jusqu’à 4-5 kg. C’est un oiseau omnivore aux besoins énergétiques importants, principalement fournis par des glucides et des matières grasses. La ration doit être composée d’un aliment complet équilibré sous forme de granulés, éventuellement complétée par un mélange de graines distribué 2 à 3 fois par semaines, et par de la verdure ou des crudités, source d’enrichissement environnemental. La distribution de « restes de tables » impropres à la consommation humaine est vivement déconseillée.Une source de calcium complémentaire doit aussi être proposée en période de ponte, ainsi que des particules minérales non solubles, appelée grit, qui doit aider la poule dans sa digestion.❖ Médecine préventive :L’utilisation de médicaments pour prévenir ou traiter des maladies parasitaires est vivement déconseillée sans l’avis d’un vétérinaire. En effet, des résidus de ces médicaments peuvent se retrouver dans les œufs ou dans les muscles de la poule, et leur consommation peut entraîner des répercussions sur la santé humaine. Seuls quelques médicaments sont autorisés chez ces animaux producteurs de denrées et leur utilisation nécessitent parfois la mise en place de temps d’attente avant de pouvoir consommer de nouveau leurs produits (œuf, viande).❖ Reproduction :La poule commence à produire des œufs dès 18 semaines, mais en l’absence d’un coq ils ne seront pas fécondés. La poule n’ira alors pas les couver, à l’exception de certaines races, comme la poule Soie, qui sont prédisposées aux couvades (fait de couver un œuf non fécondé). La stérilisation de la poule et du coq est difficile en pratique et est rarement dans l’intérêt de l’animal, elle est donc en pratique très peu réalisée.Question curieuse : Qu’est-ce que la grippe aviaire ?La grippe aviaire est une zoonose grave et contagieuse causée par un virus porté par les oiseaux. Les risques de contamination des volailles d’élevage sont les plus importants lorsque les oiseaux sauvages migrateurs transitent par la France (dans l’ouest principalement) : en automne, lorsqu’ils s’envolent vers des pays plus au Sud, et au printemps lorsqu’ils reviennent en Europe. La contamination entre les oiseaux se fait par les fientes et les migrateurs peuvent disséminer le virus et créer de nouveaux foyers le long des couloirs de migration rien qu’en volant au-dessus d’un élevage ou d’un poulailler. Il est donc conseillé de confiner les poules et les autres volailles domestiques pendant ces périodes afin de les protéger de toute contamination.(1) L’acronyme NAC regroupe des petits mammifères, des reptiles, des poissons, des oiseaux, etc.Pour les Kids : Le sais-tu ?- Une poule pond un œuf en moyenne toute les 26h et elle n’a pas besoin de la présence d’un coq. La formation d’un œuf demande beaucoup d’énergie, elle a donc besoin d’une alimentation riche et équilibrée, de se sentir en sécurité, d’être en bonne santé et que le climat soit propice pour pondre. En cas de stress ou de maladie, la poule peut s’arrêter de pondre.- En période de ponte, la poule a besoin de grosses quantités de calcium pour la synthèse de la coquille, il est donc important d’en apporter dans sa ration : coquillages pilés, coquilles d’œuf réduites en morceaux, aliment complet… Lorsqu’elles n’en ont pas assez (carences), elles peuvent pondre des œufs mous ou difformes et cela peut conduire à une rétention d’œuf. Dans ce dernier cas, une prise en charge chez le vétérinaire est souvent indispensable pour la sauver.- Une à deux fois par an, la poule refait l’intégralité de son plumage : c’est la mue. C’est une période qui lui demande beaucoup d’énergie, elle s’arrête donc de pondre et a besoin d’une alimentation riche et bien équilibrée pour rester en bonne santé.
22/11/2023 - Conseils du vétérinaire
Qu’est-ce que l’arthrose ?C’est une maladie articulaire chronique, évolutive et irréversible fréquente, observée chez 40% des animaux âgés (mais aussi chez les plus jeunes). Elle se traduit par une dégénérescence du cartilage qui enrobe l’extrémité des os, réduisant ainsi la mobilité de l’articulation concernée. Stopper son évolution est impossible, mais il est important de savoir détecter les signes précoces afin de freiner sa progression.❖ Quels sont les facteurs prédisposants ?A mesure que les animaux vieillissent, la probabilité qu’ils souffrent d’arthrose augmente, mais d’autres facteurs entrent en cause dans ce phénomène : l’obésité, l’alimentation inadaptée, la génétique, les traumatismes ultérieurs (fractures, problèmes musculaires, tendineux, maladies…), l’exercice trop intensif pendant la croissance, les anomalies génétiques et la race (les chiens de grandes tailles ou lourds sont plus susceptibles d’être atteints d’arthrose, mais aussi les petits chiens avec des luxations des rotules par exemple).❖ Mon animal souffre-t-il d’arthrose ?Des signes montrant que votre animal a des rhumatismes peuvent vous alerter et vous conduire à aller consulter. Par exemple : une boiterie après un effort au début de la maladie puis au réveil, une gêne quand vous le touchez, il court moins, il parait « raide », n’arrive plus à monter sur le canapé ou emprunter les escaliers, se lèche ou se mordille des parties spécifiques du corps, il mange moins, dort plus, joue moins. Il peut haleter aussi ou être plus agité, devenir grincheux. Les chats ne sauteront plus sur les meubles, urineront parfois à côté de la litière, ne chasseront plus et feront moins leurs toilettes (aspect négligé).En manipulant les articulations de votre animal, l’examen clinique mettra en évidence les raideurs, les douleurs ou les craquements. Des radiographies permettront d’évaluer le stade de l’arthrose et de savoir quel traitement instaurer. Pour les grandes races prédisposées, il est utile de dépister précocement les défauts articulaires afin d’anticiper et parfois de traiter avant que le stade ne soit trop avancé.Aucune douleur n’est normale ; si vous repérez des signes de douleur, c’est qu’elle dépasse celle que nous serions en mesure de supporter, donc n’hésitez pas à consulter.❖ Quels traitements ?Un des points importants du traitement consiste à réduire l’inflammation : des antiinflammatoires pourront être prescrit en cures ou en continu en fonction de l’état général de votre animal et du stade de la maladie (lors de traitements au long de terme, il convient de vérifier le bon fonctionnement des organes internes afin de déterminer le traitement le mieux toléré).Il existe cependant d’autres thérapies qui aideront à réduire considérablement la dégénérescence et la douleur : les chondro- protecteurs administrés quotidiennement, une alimentation spécifique pour le bien être articulaire et pour éviter le surpoids, l’huile de chanvre, la physiothérapie (laser, électrostimulation, ondes de choc, massages, étirements…), l’hydrothérapie (tapis roulant aquatique),...Question curieuse : Comment puis-je aider mon animal ? Le couchage doit être souple (matelas à mémoire de forme) et isolé du sol pour éviter humidité, - refroidissement et raideurs musculaires (utiliser une petite couverture en hiver). Placer la gamelle au sol et la relever légèrement pour que l’animal n’ait pas à se baisser. Privilégiez les tapis dans la maison, sur son parcours habituel et devant les gamelles pour éviter les glissades. L’exercice doit être régulier, progressif et avec modération. Privilégiez plusieurs petites promenades sur terrain souple plutôt qu’une grande. Pas d’exercice violent avec les copains chiens, pas de lancer de balle ou de balade à vélo. Nager ou marcher dans l’eau pendant de courts exercices est une très bonne thérapie mais l’eau doit être tiède. Les étirements des articulations en douceur et l’application de chaud sont efficaces également. Les massages relaxants améliorent la circulation sanguine musculaire, soulagent les tensions et réduisent le stress et l’anxiété comme pour nousPour les Kids : Le sais-tu ?- Les animaux ressentent la douleur de manière très semblable à la nôtre. Ils ne sont pas moins sensibles ni plus tolérants, ils l’expriment différemment, silencieusement. Un humain, se plaint, pleure ou crie alors qu’un animal a un comportement plus subtil et préfère souvent se cacher. C’est naturel chez eux, une question de survie pour ne pas attirer l’attention des prédateurs. Il est préférable de le laisser tranquille car, parfois, il pourrait être agressif (pas par méchanceté, juste parce qu’il souffre) et d’aller consulter
21/09/2023 - Conseils du vétérinaire
Pourquoi mon chat urine partout ?!C’est agaçant, mais est-ce grave ?Un chat est propre, il ne se venge pas et n’a pas de revendication. Quel que soit l’âge, le sexe ou la race, s’il urine en dehors de sa litière, ne soyez pas fâchés, gardez votre calme, il a un souci. Il faut alors déterminer s’il s’agit de marquage ou de malpropreté, car ce symptôme peut révéler un problème d’ordre médical pouvant être grave.❖ Marquage urinaire ou malpropreté ?Un chat qui procède au marquage urinaire d’un lieu, renifle une zone verticale, se tourne, reste debout, dos bombé, queue verticale et frétillante, il émet quelques gouttes très odorantes parfois en jet sur le support vertical. Ces petits spots urinaires ont pour unique but de délimiter le territoire vis à-vis des intrus. Il agit ainsi quand il ne se sent pas/plus chez lui (ex : déménagement, retour d’un séjour en pension, nouveau meuble ou nouvel animal dans la maison…).Un chat malpropre urine dans des lieux inappropriés (en dehors de sa litière, dans la douche, sur un tapis, un lit…) en se mettant en position accroupie. La malpropreté reflète souvent un état de stress, d’anxiété qui peut avoir des causes profondes qu’il conviendra de traiter avec l’aide de votre vétérinaire. Mais avant tout, la malpropreté est le premier symptôme du syndrome urologique félin.❖ Le Syndrome Urologique Félin (SUF) ou « chat bouché »Le SUF regroupe les affections du bas appareil urinaire (vessie, urètre) qui sont à l’origine de symptômes caractéristiques parfois évolutifs et graves :- la malpropreté- l’augmentation du nombre de mictions qui sont parfois douloureuses (le chat peut gémir, crier et sa position accroupie se modifie avec un dos qui s’arrondi, à ne pas confondre avec des difficultés à déféquer).- l’hématurie : sang dans les urines- impossibilité à uriner : l’urètre, petit tuyau qui évacue l’urine de la vessie vers l’extérieur, est obstrué (souvent par un petit cristal) empêchant l’urine de se vidanger de la vessie. La vessie gonfle pour former un « globe vésical » avec risque de rupture de sa paroi. Ne pouvant plus uriner, le chat s’intoxique avec ses propres déchets, c’est une insuffisance rénale aigüe. Il sera apathique, anorexique, son abdomen sera douloureux et pourra vomir. C’est une urgence absolue, son état se dégrade pouvant entrainer sa mort en 48h. Dirigez-vous au plus vite chez votre vétérinaire afin qu’il puisse procéder à des analyses, le sonder et le placer sous perfusion. Il existe des facteurs de risques connus qui favorise la survenue du SUF : l’anatomie de l’urètre du chat mâle, un animal qui boit peu, la sédentarité et des régimes alimentaires bas de gamme (riches en phosphore et magnésium) sont à l’origine d’une modification de pH urinaire et la précipitation des sédiments pour former des micros-cristaux pouvant s’agglomérer en calculs.Quelles que soient les causes des SUF (anatomiques, bactériennes, tumorales, idiopathiques ou par des cristaux), les problèmes urinaires sont toujours à prendre en charge rapidement car ils peuvent entraîner des conséquences graves.Question curieuse : Les lithiases urinaires c’est quoi ?Les lithiases urinaires est le nom donné aux petits cristaux retrouvés chez la majorité des chats souffrant du SUF. Elles sont susceptibles de provoquer des cystites, de boucher l’urètre ou de s’agglomérer en calculs.Les 2 lithiases les plus fréquentes sont :- Les struvites (phosphates ammoniaco-magnésien) se forment à pH basiques dans une urine concentrée en magnésium et phosphore. Ils représentent 50% des cristaux du chat et se dissolvent bien avec une alimentation adaptée.- Les oxalates de calcium apparaissent dans une urine concentrée, acide et riche en calcium. Ils représentent 40% des cristaux et peuvent dépendre également de facteurs génétiques (ex : les persans). Ils ne peuvent être dissous mais une alimentation adaptée empêche qu’ils se reforment.Pour les Kids : Le sais-tu ?La litière de ton chat doit être nettoyée quotidiennement. C’est une corvée mais ton chat n’en sera que plus heureux. Chaque jour il faut retirer les souillures et la nettoyer en intégralité une fois par semaine.Tu devras mettre de la litière en grande quantité et il n’y a pas de litière mieux qu’une autre, chaque chat a ses envies, ses préférences.S’il n’aime pas sa litière ou qu’elle est souillée, il pourra aller uriner ailleurs !Le bac doit être approprié à chaque animal. Un vieux chat qui a des douleurs lombaires ne parviendra pas à passer dans la chatière d’un bac fermé par exemple. Il préfèrera une litière ouverte.